La différence entre le connectivisme et le constructivisme

Le connectivisme et le constructivisme sont tous deux des théories d’apprentissage axées sur l’apprenant et reliant les connaissances actuelles aux connaissances passées. Toutefois, le connectivisme met davantage l’accent sur l’impact de la technologie et des réseaux. Les discussions suivantes approfondissent leurs distinctions.

Qu’est-ce que le connectivisme ?

Le connectivisme est une théorie de l’apprentissage qui reconnaît l’impact de la technologie, de la société, des réseaux personnels et des activités professionnelles. Fondamentalement, il s’agit d’un apprentissage social en réseau (Duke, et al., 2013). Cette théorie a été développée par George Siemens, écrivain, conférencier, chercheur et pionnier du développement des cours en ligne ouverts et massifs (MOOC). Siemens suggère que l’apprentissage est un processus de réseau, nous connectons des connaissances antérieures avec des informations présentes pour créer de nouvelles significations et compréhensions. Stephen Downes, philosophe, auteur et commentateur, a également travaillé en étroite collaboration avec Siemens. Il a écrit le livre électronique « Connectivism and Connective Knowledge ». Le connectivisme est une théorie alternative au behaviorisme, au cognitivisme et au constructivisme, qui ont été développés à une époque où l’apprentissage n’était pas sensiblement influencé par la technologie.

Les principes du connectivisme sont les suivants (Siemens) :

  • Le processus d’apprentissage est une connexion de sources d’information.

Ceci peut être illustré par l’expérience de Siemens en tant que blogueur. Les concepts qu’il écrit sont le fruit de ses lectures antérieures et de ses connaissances actuelles.

  • La technologie peut influencer de manière significative l’apprentissage.

L’article de Siemens est intitulé : « Connectivisme : Une théorie de l’apprentissage pour l’ère numérique ». L’apprentissage, qui est défini comme une « connaissance exploitable », se produit en grande partie à l’extérieur et est stocké et facilité par la technologie.

  • La diversité des opinions peut conduire à l’apprentissage.

Le fait d’être exposé à des points de vue différents peut conduire à une prise de conscience ; les individus peuvent relier leur savoir-faire actuel à celui des autres.

  • Une compétence essentielle consiste à détecter les liens entre les idées.

La capacité à relier et à classer ces opinions peut ouvrir la voie à d’autres hypothèses ou conclusions.

  • L’apprentissage a lieu lorsque l’on prend des décisions.

Nous sommes bombardés d’informations diverses provenant de sources et de plateformes tout aussi diverses. C’est en choisissant laquelle apprendre et comment l’appliquer que l’on acquiert des connaissances utiles. Ce qui est bon aujourd’hui peut être mauvais demain. Étant donné que l’apprentissage n’est plus un processus interne et individualiste, nos connaissances sont fortement influencées par les changements de la société et l’introduction de nouveaux outils.

  • La capacité d’en savoir plus est plus importante que ce que l’on sait actuellement.

Un apprenant qui est équipé de la technologie a l’avantage, surtout lorsqu’il s’agit d’informations actuelles. En outre, la capacité de savoir ce qui sera nécessaire à l’avenir est plus utile que ce que l’on sait déjà.

  • L’objectif des activités d’apprentissage du connectivisme est d’acquérir des connaissances actuelles et précises.

Pour qu’il y ait un véritable apprentissage, nous devons choisir de nous plonger dans des informations véridiques et actualisées ; nos idées doivent être fondées sur des connaissances factuelles.

  • L’apprentissage continu peut être réalisé en entretenant des liens.

La possibilité d’accéder en permanence à des idées diverses conduit à un enrichissement constant.

Qu’est-ce que le constructivisme ?

Le constructivisme est une théorie qui suggère que l’apprentissage est un processus actif ; les apprenants créent, synthétisent et appliquent de nouveaux concepts sur la base de leurs connaissances actuelles et passées. Il s’agit d’une réponse au behaviorisme qui mettait l’accent sur le comportement observable ; les constructivistes ont cherché à mettre l’accent sur ce qui se passait à l’intérieur de l’esprit de l’apprenant. Les principes du constructivisme sont les suivants (McLeod, 2019) :

  • La connaissance est construite

Les individus créent de nouvelles connaissances sur la base de leurs apprentissages antérieurs ; en outre, les apprenants construisent socialement à partir de leurs expériences avec les autres. Plutôt qu’un concept abstrait, l’apprentissage est quelque chose qui se fait et se partage.

  • L’apprentissage est un processus actif

Au lieu de considérer les apprenants comme des « récipients vides », on les voit comme des agents actifs qui bénéficient d’expériences et d’autres activités de résolution de problèmes dans le monde réel. Bien que l’information puisse être reçue passivement, le processus de compréhension est actif puisqu’il faut établir des liens significatifs entre les connaissances passées et présentes.

  • La connaissance est personnelle

Chaque individu a un point de vue unique ; par conséquent, les apprenants peuvent avoir des interprétations différentes de la même expérience.

  • L’apprentissage se produit dans l’esprit

Les apprenants construisent leur propre interprétation des expériences ; ils développent continuellement leurs modèles mentaux de la réalité.

Voici quelques-uns des types de constructivisme :

  • Constructivisme cognitif

Cette théorie affirme que les connaissances sont construites sur la base des structures cognitives existantes ; l’apprentissage dépend donc du niveau actuel de développement cognitif. Jean Piaget, psychologue suisse pour enfants, a proposé que les apprenants créent et testent leurs propres théories. L’un de ses concepts est celui de « l’équilibrage », la force qui sous-tend le développement cognitif. L’équilibre est atteint lorsque les nouvelles informations s’intègrent dans les schémas existants. Par exemple, nous nous sentons mal à l’aise lorsqu’on nous présente une information que nous ne comprenons pas, comme la différence entre le constructivisme et le connexionnisme. Nous lisons donc davantage sur le sujet et atteignons l’équilibre lorsque nous comprenons enfin leurs différences en incorporant les nouvelles informations à nos connaissances actuelles.

  • Constructivisme radical

Cette théorie postule que tout apprentissage doit être construit et que l’apprentissage centré sur l’enseignant n’a aucune utilité. Le terme « constructivisme radical » a été inventé par Ernst von Glasersfeld en 1974. Glasersfeld a déclaré que ce que nous faisons de l’expérience est la seule réalité dont nous sommes conscients. Il a insisté sur le fait qu’il est essentiel que le constructivisme soit complet, donc radical, pour éviter un « réalisme fantaisiste » (Riegler, 2001).

  • Le constructivisme social

Cette théorie est une variante du constructivisme cognitif ; elle a été développée par Lev Vygotsky, un psychologue soviétique. Selon lui, les fonctions cognitives sont le produit d’interactions sociales ; l’apprentissage est donc un processus d’intégration dans une communauté de connaissances. L’un de ses concepts est la zone de développement proximal, c’est-à-dire l’éventail des capacités qu’un apprenant peut acquérir avec l’aide d’une personne mieux informée que lui.

Différence entre le connectivisme et le constructivisme

Définition

Le connectivisme est une théorie de l’apprentissage qui reconnaît l’impact de la technologie, de la société, des réseaux personnels et des activités professionnelles. Il affirme que l’apprentissage a changé avec l’avènement des navigateurs web, des moteurs de recherche, des médias sociaux, etc. Quant au constructivisme, il s’agit d’une théorie qui suggère que l’apprentissage est un processus actif ; les apprenants créent, synthétisent et appliquent de nouveaux concepts sur la base de leurs connaissances actuelles et passées.

Une réponse à…

Le connectivisme dénonce les limites du behaviorisme, du cognitivisme et du constructivisme (Duke et al., 2013). En comparaison, le constructivisme est une réponse à l’accent mis par le behaviorisme sur le comportement observable ; les constructivistes cherchent à mettre l’accent sur ce qui se passe dans l’esprit de l’apprenant (McLeod, 2019).

Technologie

Le connectivisme met davantage l’accent sur l’impact de la technologie et des réseaux (Heick, 2017), tandis que le constructivisme a été développé à une époque où l’apprentissage n’était pas influencé de manière significative par le « monde numérique ».

Promoteur

Le connectivisme a été développé par George Siemens et Stephen Downes, tandis que le constructivisme a été développé par Jean Piaget, Ernst von Glasersfeld et Lev Vygotsky, entre autres.

Types

Contrairement au connectivisme, le constructivisme a des types qui incluent le constructivisme cognitif, le constructivisme radical et le constructivisme social.

Connectivisme vs Constructivisme

Résumé

  • Le connectivisme met davantage l’accent sur l’impact de la technologie et des réseaux.
  • Le connectivisme a été développé par Siemens alors que le constructivisme a été développé par Piaget, Glasersfeld et Vygotsky entre autres.
  • Contrairement au connectivisme, le constructivisme a des types (cognitif, radical, social, etc.).