La peur et la phobie se caractérisent toutes deux par des réponses émotionnelles qui impliquent des réactions physiques telles que l’accélération du rythme cardiaque, de la respiration et du pouls. Ces réactions sont associées à des situations qui mettent les individus très mal à l’aise. Comme la phobie, la peur peut être une réponse apprise en raison de l’association avec le stimulus aversif. Cependant, la peur est en grande partie un instinct qui sert à protéger les créatures d’un danger réel, tandis que la phobie est une peur irrationnelle qui se caractérise par une anticipation marquée d’une menace perçue. Les discussions suivantes approfondissent ces différences.
Qu’est-ce que la peur ?
L’étymologie du mot « peur » remonte au mot allemand « Gefahr » qui se traduit par « danger ». Il est évident que cet état émotionnel est évoqué par quelque chose de dangereux. La peur est donc une réaction vitale puisqu’elle contribue à protéger les gens des menaces réelles. Il s’agit d’une réaction primitive qui a contribué à la survie de nos ancêtres.
Voici les deux étapes de la peur :
Réaction biochimique
C’est lorsque le corps réagit au danger en « luttant, en fuyant ou en se figeant ». Il s’agit d’une réponse involontaire car les réactions physiques sont régies par le système sympathique.
Réaction émotionnelle
À ce stade, la réaction est plus subjective, car la plupart des gens évitent les situations susceptibles de susciter la peur, mais certains recherchent cette émotion. Par exemple, les « accros à l’adrénaline » sont ravis lorsqu’ils se trouvent dans une situation dangereuse.
Qu’est-ce que la phobie ?
Le mot « phobie » vient du grec « phobos » qui se traduit par « peur panique » ou « terreur ». Il s’agit d’une peur très intense qui est disproportionnée par rapport à la source de la menace. Elle peut donc interférer de manière significative avec les activités quotidiennes et les relations d’une personne. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, cinquième édition (DSM 5) classe la phobie parmi les troubles anxieux selon les critères diagnostiques suivants :
- Anxiété importante à l’égard d’un objet, d’un animal ou d’une situation tels que les aiguilles, les chiens ou la prise de parole en public.
- La source de la phobie conduit presque toujours à l’anxiété et est activement évitée ou endurée avec angoisse.
- La peur est nettement disproportionnée par rapport au danger réel.
- La peur irrationnelle dure typiquement 6 mois ou plus.
- L’anxiété entraîne une altération significative des domaines de fonctionnement de l’individu.
Voici 10 des phobies les plus courantes :
Différence entre peur et phobie
Etymologie
La peur est liée au mot « danger » tandis que l’étymologie de la phobie est plus émotionnellement extrême avec le mot « terreur ».
Survie
La peur est généralement vitale pour la survie car elle alerte les créatures d’un danger réel. En revanche, la phobie nuit au fonctionnement professionnel, social et autre d’un individu, car l’anxiété ressentie est démesurée.
Le danger
Un danger réel déclenche la peur, tandis qu’une menace anticipée déclenche la phobie. Les personnes atteintes de phobie imaginent des aggravations inutiles qui peuvent justifier une intervention psychiatrique.
Durée de la réponse émotionnelle
La peur se dissipe lorsque la source de danger n’est pas présente. Au contraire, l’anxiété ressentie dans la phobie persiste pendant au moins six mois.
L’instinct
Par rapport à la phobie, la peur est davantage associée aux instincts car il s’agit d’une réponse émotionnelle primitive à quelque chose d’aversif ou d’inconnu, les bébés naissant avec des réactions de peur.
Gérer la réponse émotionnelle
Les personnes qui éprouvent de la peur peuvent facilement gérer leur malaise, car elles peuvent continuer leur routine quotidienne une fois la menace disparue. Cependant, les personnes souffrant de phobie subissent des conséquences débilitantes car la peur est souvent incontrôlée et extrême. Elles peuvent avoir besoin de l’aide d’un thérapeute qui utilise diverses approches telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), les thérapies basées sur l’exposition et la psychopharmacothérapie.
Terminologies
Par rapport à la peur, la phobie est davantage associée à diverses terminologies car il en existe des centaines comme la coulrophobie (peur des clowns), la sciophobie (peur des ombres) et la panophobie (peur de tout).
Niveau d’anxiété
La peur se caractérise par une anxiété légère à modérée (parfois raisonnablement élevée), tandis que la phobie se distingue par un niveau d’anxiété très élevé, puisqu’il s’agit d’un trouble anxieux associé à des comportements d’évitement et d’anticipation également très élevés. De plus, la phobie est souvent associée à des attaques de panique.
Universalité
La peur est une expérience universelle alors que la phobie touche 8 à 18% des Américains et qu’elle est plus répandue chez les femmes que chez les hommes.
Rumination
Contrairement à la peur, la phobie se caractérise par une rumination persistante de la menace. Elle accapare considérablement les pensées de l’individu concerné, au point de le détourner d’aspects plus importants de sa vie.