Qu’est-ce que la théorie de la légitimité et la théorie des parties prenantes et quelles sont les différences ?
Théories de la légitimité et des parties prenantes
En raison de leurs nombreuses similitudes, la théorie de la légitimité et la théorie des parties prenantes (branche managériale) ne doivent pas être considérées comme deux théories distinctes, mais plutôt comme deux points de vue (qui se chevauchent) sur le même sujet, présentés dans un cadre d' »économie politique ». La théorie des parties prenantes traite des nombreux groupes de parties prenantes au sein de la société et de la manière dont ils peuvent être traités au mieux, plutôt que de la société dans son ensemble, comme le fait la théorie de la légitimité.
Résumé
Selon la théorie de la légitimité, une organisation doit toujours s’efforcer de s’assurer qu’elle est considérée comme opérant dans le cadre des contraintes et des normes de la société dans laquelle elle fonctionne. Les théoriciens de la légitimité affirment que pour préserver son existence, une entreprise fera tout ce qu’il faut pour justifier ses activités. La théorie des parties prenantes s’intéresse à la relation qui existe entre une organisation et les nombreux types de parties prenantes qui composent la société de l’organisation. La responsabilité est généralement liée à la théorie des parties prenantes, qui stipule que la direction d’une organisation doit rendre des comptes à ses nombreuses parties prenantes et s’engager dans des activités qu’elles jugent pertinentes. La théorie des parties prenantes ajoute une résolution aux « attentes sociales » de la théorie de la légitimité en tenant compte de la société de l’organisation, qui reconnaît plusieurs parties prenantes ayant des intérêts concurrents. La théorie de la légitimité élargit la théorie des parties prenantes en ne se limitant pas aux attentes sociétales en matière de responsabilité. Elle s’engage également dans un processus de légitimation qui garantit que le comportement de l’organisation est considéré comme conforme aux normes et aux attentes de la société du point de vue des différents groupes de parties prenantes de la société. La théorie institutionnelle s’intéresse aux normes sociales largement établies et/ou aux pratiques institutionnelles sur lesquelles les parties prenantes de l’organisation ont un impact indirect.
Qui a inventé la théorie de la légitimité ?
La légitimité organisationnelle est décrite comme « une situation ou un statut qui survient lorsque le système de valeurs d’une entité est compatible avec le système de valeurs du système social plus large dont l’entité fait partie ».
Selon la théorie de la légitimité, les organisations doivent constamment s’efforcer de s’assurer qu’elles sont perçues comme opérant dans les limites et les normes de la société dans laquelle elles opèrent. Selon la théorie de la légitimité, il existe un « contrat social » entre une entreprise et sa société distincte. Ce contrat social porte sur la question de savoir si une organisation agit dans les limites et les normes susmentionnées de la société, ou si elle se contente de répondre aux attentes de la société. Les conditions de ce contrat peuvent être à la fois explicites et implicites. Les termes explicites sont des obligations légales, tandis que les termes implicites sont des attentes communautaires. Une organisation doit garantir que ces critères ne sont pas violés pour conserver sa bonne réputation dans la société, ce qui lui permet de continuer à exister.
Dans la théorie de la légitimité, c’est la société dans son ensemble qui est prise en compte, plutôt que les individus individuellement. Par conséquent, l’idée porte sur l’interaction qui existe entre l’organisation et la société dans son ensemble. Les organisations ne vivent pas en vase clos et ont besoin d’interactions permanentes avec la société. Les organisations, par exemple, obtiennent des ressources humaines et des matériaux de la société et fournissent également des biens et des services à la société. Surtout, les déchets de l’organisation sont absorbés par la société (l’environnement naturel), souvent sans frais pour l’organisation. Selon de nombreux experts, les organisations n’ont aucun droit inhérent à ces avantages ; pour permettre aux organisations de continuer à exister, la société exigerait que les avantages équilibrent les coûts pour la société. Selon la théorie de la légitimité, l’organisation doit répondre aux attentes de la société dans son ensemble, et pas seulement aux critères des propriétaires ou des investisseurs, comme dans les théories de l’actionnariat telles que la théorie de l’agence. Selon la théorie de la légitimité, la société permet-elle à l’organisation de poursuivre ses activités et d’assurer son existence si seulement certaines attentes sont satisfaites ? En d’autres termes, la théorie soutient que « les organisations ne peuvent continuer à exister que si la société dans laquelle elles sont basées perçoit l’organisation comme fonctionnant selon un système de valeurs correspondant au système de valeurs de la société ». Ainsi, selon la théorie de la légitimité, le niveau de légitimité d’une institution est essentiel à sa survie à long terme.
Cependant, gérer une entreprise de cette manière n’est pas toujours simple, car les diverses normes et attentes de la société évoluent constamment, ce qui rend problématique l’alignement sur les objectifs de l’entreprise. En conséquence, un « déficit de légitimité » peut se développer. Des incidents inattendus, tels qu’un scandale financier, une catastrophe grave ou tout acte portant atteinte à la réputation de l’organisation, peuvent souvent donner lieu à des « menaces de légitimation ». Ces types de lacunes ou de dangers peuvent constituer un risque pour une organisation si un plan de légitimation approprié n’est pas mis en œuvre. Lindblom (1994) a proposé quatre tactiques de légitimation qu’une organisation peut utiliser pour justifier ses activités dans la société dans laquelle elle opère. Ces quatre stratégies consistent à : éduquer les parties prenantes concernées sur les performances réelles de l’organisation ; modifier les perceptions des parties prenantes concernées sur la question sous-jacente sans modifier les actions de l’organisation ; détourner ou manipuler l’attention du sujet considéré et la réorienter vers une question plus favorable ; et/ou modifier les normes extérieures sur la productivité de l’entreprise.