Le mardi 31 janvier, le dernier « jumbo » commercial de Boeing sera livré à Atlas Air dans une version cargo survivante.
Boeing livrera le dernier de ses légendaires 747 « jumbo jet » le mardi 31 janvier, clôturant ainsi un chapitre de plus de 50 ans qui a vu l’avion le plus connu au monde changer de mode de transport.
L’histoire retiendra que la compagnie Atlas Air, basée à New York, prendra livraison du 1 574e exemplaire du « jumbo jet » long-courrier dans sa version cargo. Pour l’occasion, Boeing devait organiser une cérémonie dans son usine d’Everett, dans la banlieue de Seattle.
L’usine a été construite en 1969 pour assembler l’avion et a ensuite été utilisée pour ses successeurs, le 767, le 777 et le 787 Dreamliner.
Immatriculé N863GT, le dernier 747 portera le portrait de Joe Sutter, considéré comme le père de l’avion. Les employés anciens et actuels sont invités à y assister. Nombre d’entre eux, retraités ou encore actifs, ont fait toute leur carrière sur le 747.
Lancé cette même année 1969, le 747, bientôt appelé « la reine des cieux », est arrivé juste à temps pour accompagner la démocratisation des loisirs et les débuts du tourisme de masse. Son envergure imposante, ses deux ponts et sa bosse immédiatement reconnaissable, en font le choix préféré des compagnies aériennes pour les liaisons long-courriers.
Fin de l’âge d’or
Ce n’est que fin 1970 qu’EADS, rebaptisé Airbus, est fondé. Longtemps challenger de l’entreprise américaine, le groupe européen souhaite disposer de son propre avion long-courrier emblématique.
Ce sera l’A380, autre géant du ciel, qui deviendra à son tour l’avion préféré des passagers dans le monde entier. Ce n’est pas un hasard si les deux gros-porteurs ont tiré leur révérence à quelques années d’intervalle. Face au manque de clients, Tom Enders, l’ancien patron d’Airbus, a arrêté la production de l’A380 en 2019, la dernière unité sortant de la chaîne de montage en 2021.
L’épopée du 747 illustre une époque où le segment long-courrier était roi pour les avionneurs comme pour les compagnies aériennes. Pendant de nombreuses années, c’était le segment le plus rentable de l’industrie et c’est Boeing qui gagnait le plus d’argent avec ses avions gros porteurs et ses successeurs. Les compagnies aériennes ont gonflé leurs marges grâce aux billets de classe affaires et de première classe. Cet âge d’or est désormais révolu.
Le déclin a commencé au milieu des années 1990, lorsque des compagnies aériennes à bas prix comme EasyJet ont pris d’assaut le marché avec de nouvelles offres commerciales. Un changement que Boeing n’a pas remarqué ni voulu voir venir.